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Notes de lecture: Luis Buñuel

Fecha:
20/12/2016
Luis Buñuel en su archivo. De «Los olvidados» a «Viridiana»
Javier Herrera, Fondo de Cultura Económica de España, Madrid, 2015, 470 p.

Luis Buñuel. La forja de un cineasta universal, 1900-1938
Ian Gibson, Aguilar, Barcelone, 2015, 946 p.

Revista Positif. Lorenzo Codelli. 20/12/16

Quelle double «voie lactée », bravo Don Luis ! D’un côté l’extraordinaire index du fonds d’archives personnelles que Luis Bunuel gardait chez lui, au Mexique, travail minutieux de l’historien Javier Herrera auprès de la Filmoteca Española. «Notre perspective méthodologique n’a pas été de “démontrer” mais de “montrer”, pas d’“interpréter” mais de “documenter”». À travers 1975 référence -coupures de l’Argus de la Presse, lettres, scripts, bibliographies, bouquins, etc.-, Herrera analyse par ordre chronologique les films, la vie et les contradictions du «León de Calanda» entre 1950 et 1961. Par exemple, sur Los Olvidados il commente et donne des extraits de 524 documents qui détaillent l’accueil du film à Cannes, au Mexique, en France et ailleurs. Octavio Paz écrit à Bunuel: «Je suis fier de combattre pour vous et votre film». Vsevolod Pudovkin en fait l’éloge dans la Literaturnaya Gazeta de Moscou. À partir de El en 1954, Positif entre au coeur des débats, et on enregistre un échange de lettres polémiques entre Henri Agel et Bernard Chardère, catholique contre anticlérical. Ado Kyrou, Jacques Demeure, Robert Benayoun on les rencontrera ensuite très souvent. La bibliothèque de Bunuel comptait 1 264 titres, dont 594 de littérature, 303 de cinéma, 78 de peinture, 57 de théâtre, 54 de surréalisme, 10 de religion, 10 d’érotisme, etc. Voilà son «Libro de los muertos», un carnet téléphonique où le cinéaste écrivait les noms ou les pseudonymes des copains disparus, de Picasso à Piscator: «Une liste nécrophile qui souligne son profond humour noir ou sa manière d’exorciser la mort». On se délecte à l’infini devant les réactions face à Viridiana que Bunuel garde jalousement chez lui: du juré cannois Pedro Armendariz, hostile à lui donner la Palme d’or, à Pierre Prévert «hébété et ému», à Salvador Dalí qui juge la pellicule «muy buena».

De l’autre côté, la biographie monumentale dédiée 38 premières années de vie de Bunuel écrite en castillan par l’historien dublinois Ian Gibson, auteur de textes fondamentaux sur Federico García Lorca, Salvador Dalí, Antonio Machado. En compagnie de ces artistes, ainsi qu’avec de nombreux autres intellectuels et politiciens de différentes générations, le jeune Aragonais va évoluer. Gibson ouvre son bouquin avec une analyse comparée des principaux ouvrages internationaux dédiés au cinéaste. Ses descriptions de la culture aragonaise (terre de Goya et de Ramón Sender) où la population, selon Richard Ford, est «dure de tête, de coeur et de viscères comme les rochers des Pyrénées» sont éclairantes. La découverte de Freud en 1921 par Buñuel, étudiant à Madrid, est aussi importante que ses rapports fraternels avec Lorca et Dalí. Ses critiques de cinéma révèlent un esprit bouillonnant. Il adore les premiers
plans chez Griffith (Le Lys brisé). De Stroheim (Les Rapaces) il admire la réation de «types abjects et de scènes répulsives». Il analyse la subtile psychologie des personnages de Lubitsch (La Veuve joyeuse) et il exalte le dynamisme visuel de Lang (Metropolis). Posant devant l’objectif le jour de sa première communion à Saragosse, le 17 avril 1910, Bunuel tout en blanc regarde la caméra très fier et ironique: à quoi pense-t-il? Gibson en un millier de pages nous fait connaître mieux que jamais ses pensées, de même que ses désirs secrets. Sur une photo de 1924 prise à Tolède, Luis est déguisé en prêtre; l’an suivant, dans un autre portrait très «mis en scène», il prend le costume d’une religieuse, en se maquillant attentivement les yeux et les lèvres. En 1926, sur le tournage de Mauprat (Jean Epstein), on le retrouve souriant, en costume et perruque 1700, puis en bandit peu fréquentable sur le tournage de Carmen (Jacques Feyder). Buñuel, c’est l’homme aux mille visages, le Lon Chaney du naissant mouvement surréaliste ibérique-parisien. ¡Olé!

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Acerca del autor:
Lorenzo Codelli
Revista Positif (Francia)

Acerca del libro:
Luis Buñuel en su archivo
Javier Herrera